Ce
27 mai, le Parlement a voté en faveur du déploiement de l’application de
traçage StopCovid. Avec 338 voix pour et 215 voix contre à l'Assemblée Nationale, et 186 pour, 127 contre et 29 abstentions du côté du Sénat, on ne peut pas dire que ce résultat n’est pas surprenant au vu de la communication
très active du gouvernement ces dernières semaines pour rassurer les Français –
et les parlementaires. Mais aujourd’hui ce vote marque une nouvelle étape de la
politique du gouvernement : la légitimation d’outils numériques dans un cadre
d’insécurité sanitaire.
Une application modifiée et
testée jusqu’au dernier moment
A la
veille du vote, Cédric O ventait déjà les mérites de StopCovid en affirmant que
le dispositif « fonctionnait très bien ». Une communication illustrant
parfaitement le travail très actif du gouvernement ces dernières semaines pour
tenter de calmer les esprits sur l’application de traçage.
Avant
le débat et vote au Parlement, l'application a été testée par une soixantaine de
militaires et il ressort que le dispositif aurait détecté près de 80% des
personnes circulant auprès de l’utilisateur. En parallèle, l’Inria a demandé à
cette semaine à la start-up française YesWeHack de mettre ses hackers éthiques sur
l’application pour y chercher les bugs de sécurité importants (le fameux audit
de type bug bounty conseillé par l’ANSSI)
pouvant mener certains à la paralyser ou prendre le contrôle.
Parmi les avis favorables des organismes de protection des données numériques, il faut cependant souligner que le dernier Avis
de la CNIL donne certes le feu vert au gouvernement, mais que la Commission
mentionne aussi son inquiétude. En effet, l'utilisation du captcha
de l’application repose par un service assuré par un tiers qui pourrait transférer les données hors de l’UE. Ce n’est
cependant pas ce que Cédric O en a retenu lorsqu’il mentionne l’avis favorable
de la CNIL ce 27 mai à l’Assemblée Nationale.
Un outil nécessaire pour
gérer l’insécurité sanitaire
Spécialiste
des questions numériques et membre du Conseil national du numérique, le député
LREM Jean-Michel Mis déclarait
déjà à la veille du vote que « StopCovid
n’est pas un gadget technologique, mais un complément indispensable aux
brigades sanitaires ».
On a
effet pu constater lors de ce débat à l’Assemblée Nationale l’idée selon des ministres
qui jugent StopCovid nécessaire pour aider les enquêteurs sanitaires à gérer
cette insécurité sanitaire et sécuritaire liée à la Covid-19.
Ainsi,
le Secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O, n’a pas hésité à faire un
raccourci – voire même un chantage - pour ceux ne souhaitant pas voter en
faveur du déploiement de son application : à tous ceux qui préfèrent « choisir de priver les volontaires »,
ils devront avoir les contaminations, morts et confinements supplémentaires sur
la conscience. De quoi aborder sereinement le débat, ce que lui a mentionné la
députée ex-LREM Paula Forteza.
Tout
juste avant sa prise de parole, c’est le ministre de la santé, Olivier Véran
qui affirmait qu’empêcher le déploiement de StopCovid serait « liberticide » et qu’au contraire, s’il
avait été question d’une telle application ou d’avoir sur nous des « capteurs », alors « là on aurait eu sacrément des débats mais ce
n’est pas l’option que nous choisissons ».
Le
ministre de la santé est donc en total accord avec son homologue du numérique
qui a accordé le fait que StopCovid ne convient pas en temps de paix mais qu’il s'agit d'une réponse « à une crise historique ».
L’indépendance et la
souveraineté nationale
N’hésitant
pas à mentionner le Général de Gaulle qui s’est battu pour l’indépendance et la
souveraineté nationale, Cédric O a souligné le nécessaire déploiement StopCovid
pour faire front à Google et Apple et préserver la souveraineté française. Ces deux géants du numérique ne devraient
pas selon lui s’immiscer dans les politiques sanitaires des gouvernements,
propos sur lesquels un grand nombre d’entre nous s’accorderont.
Et c’est
justement la grande fierté de Cédric O, StopCovid est « un projet français »
car si on ne l’a pas assez entendu « la France a fait le choix de l’indépendance ». Pour appuyer cette souveraineté nationale, il n’a pas hésité à
montrer qu’au sein de l’Union européenne, seuls le Royaume-Uni et la France ont
décidé de développer leur propre dispositif de traçage soulignant que non sans
surprise, il s’agit des Etats ayant l’arme nucléaire et disposant d’une certaine
indépendance vis-à-vis des Etats-Unis.
Alors
qu’il a sous-entendu que les autres Etats européens étaient dépendants des
géants du numérique, il faut pourtant rappeler que certains d’entre
eux ont avant tout fait le choix de décentraliser la gestion des données stockées
par ces applications de traçage.
Une application, une
montre, et si ce n’était que le début ?
En
autorisant le déploiement d’une application de traçage, le gouvernement a
ouvert la boite de Pandore à de futurs outils numériques permettant de tracer
les Français : « les Français
aiment le numérique » a souligné Olivier Véran tandis que Cédric O a
affirmé que « le numérique est
devenu la colonne vertébrale de notre société ». Des propos certes
réalistes, mais qui n’ont pas permis de rassurer les opposants à StopCovid.
Sur sa
lancée, le Secrétaire d’Etat au Numérique n’a pas hésité à affirmer qu’une « partie de la France n’ose plus regarder l’innovation
en face ». Ne pas accepter qu’un gouvernement mette en place une
application de traçage et s’insurger contre une base de données regroupant les
données de santé des Français sans leurs consentements, est-ce donc cela ne pas
accepter l’innovation ?
Après
l’application et la montre connectée pour aider dans cette crise sanitaire (en développement
par Withings), qui sait ce que le gouvernement prévoit : drones, caméras thermiques
– voire généralisation des caméras de surveillance. Le cas des drones et des
caméras peut faire sourire, mais ce dispositif est déjà utilisé en Chine mais
aussi en France où certaines stations de métros observent les Français au
quotidien pour étudier ceux portant ou non un masque.
L’avenir
de StopCovid dépend aujourd’hui de l’utilisation qu’en feront les Français,
mais il faut avant tout féliciter le gouvernement qui a su dévier l’attention sur
le Health
Data Hub et sa gigantesque base de données gérée par Microsoft. D’après
le gouvernement, StopCovid devrait disparaître d’ici quelques mois, il faudra à
ce moment-là tirer le bilan de l’utilité et efficacité de l’application et
surtout constater si le gouvernement a su faire face aux critiques sur le
développement d’une société de surveillance.
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